Romain GIACOMETTI a écrit :
Finisher d'un Ultra-Trail petit Format, Dieu que ça fait plaisir.
Gapencîmes 58.7 km 3200 m D+ I did it
Tout commence avec une belle préparation avec le coaching de Jean-Pierre Faure avec qui on a bien bossé. La veille du départ, je décide de dormir sur place à 10 mn du départ au boulot (ça m'évitera de prendre les navettes à 4h30 à Gap). Réveil à 4h30 après une bonne nuit de sommeil malgré l'orage pendant 2 heures (ça a trempé la piste !!!). J'avale un bon petit déjeuner, me force un peu à manger (j'ai pas l'habitude de manger si tôt) et prépare mon matos. Je prends ma caisse et direction Super-Dévoluy pour rejoindre le départ. J'arrive à 5h45 et je vois toutes ces petites lumières dehors qui s'agitent. Quel frisson avec cette ambiance de nuit. J'arrive dans le gymnase, je mange ma banane et bois beaucoup ! C'est magique tout le monde à le sourire malgré dehors le brouillard et la fraîcheur. Je croise Rémi Lamberet, Roudz, Hélène Froussard, Roberto Marino et bien d'autres. Arrive Yvan Mourrier mon partenaire du jour (on a prévu de faire la course ensemble à deux). 6h25, on se met sous l'arche de départ à l'intérieur du gymnase dans la fin du peloton... 3/2/1.... Feu c'est parti ! C'est parti et au bout de 20 secondes ... STOP !!! C'était un départ fictif. Une autre arche et on recommence : 3/2/1... Feu cette fois-ci c'est bien parti.
On prend un départ à 11/12 km/h un peu rapide (l'euphorie du départ) sur un faux-plat descendant. J'ai prévu de faire ma course comme suit : gels nourrissant tous les 8 km, barre énergétique tous les sommets, gel coup de fouet milieu des pentes, pâte de fruits en bas de chaque descente, aux ravitos pause de 1 à 2 mn pour l'eau avec saucisson bananes et coca. J'ai sur moi 1,25 litres de boissons et 1 l d'eau. Dans ma tête c'est être régulier sur tout le long du parcours avec les mêmes rythmes de cardio et vitesses : 10/11 km/h sur les plats sans accélérer, marche rapide dans les pentes avec un cardio à 160 max, les descentes souples à petits pas pour les cuissots. Et si au 45 ème km tout va bien, je finirais plus rapide si je peux.
Dans le brouillard et la nuit les groupes se forment et le peloton commence à s'étirer. Toutes ces petites lampes en ligne c'est top ! Je rencontre Fabien Céard qui se joint à nous pour courir et le début d'une longue association prend forme. On fait que parler touts les 3 c'est top. Première difficulté la montée vers les crêtes d'Ane environ 500 m D+. Montée un peu appuyée pour éviter les bouchons, les jambes sont impeccables c'est un pur régal. Arrivée au sommet, je marche en peu (en fait à tous les sommets, je marche toujours sur 50 m rapide pour éviter de courir de suite et me flinguer les jambes). Superbe descente souple sans s'affoler pour rejoindre le chemin du Col de Rabou et direction le Col de Rabou. Le jour se lève, on discute toujours autant, le paysage est juste magique l'ambiance de tous ces coureurs est vraiment top. Arrivée au Col en 1h45 (au lieu de 2 h prévu) à la 125ème place le 1er ravito est là. Manger et boire en priorité. On repart pour une longue descente avec un passage avec une ligne de vie très dangereux ! Tristan Calamita est là pour la sécurité avec ses signaleurs, c'est parfait. Je prends un peu d'avance sur Yvan et Fabien en passant un groupe bouchon et je fais une descente en solo vraiment top tranquille en fixant ma vitesse comme convenu. Pas de précipitation tout va bien Romain. La descente est superbe, le soleil sort doucement, je regarde devant à droite gauche, les couleurs de Dame Nature sont superbes.
Après le passage en forêt de la Chapelle de la Crotte, un des plus beaux endroits du parcours : le sentier des bancs, un sentier taillé dans la roche à fleur de falaise !!!! Yvan et Fabien me rejoignent tranquillement et direction le village de Rabou avec un sentier sur 2/3 km en vallonné très agréable. Pendant ce moment la, on se remet à blaguer les jambes sont super agréables c'est vraiment top de courir à 3 en blaguant. Toujours à 10/11 km/h. A Rabou, ravito 2 : plein d'eau, je mange encore banane et saucisson et coca. Yvan et Fabien traîne un peu, je repars tout doux en marchant, il me rejoigne et on se remet à trottiner. Arrive le deuxième mur de la journée : la montée au Cuchon avec 700/800 m de D+. Mode marche bâton, c'est un pur plaisir. On double pas mal de monde et le pire c'est que l'on grimpe en blaguant. Yvan a un coup de moins bien, je le reverrai à l'arrivée, on le laisse à la moitié de la montée. On continue à monter bien rythmé, c'est dans ce profil la que je me régale et que les émotions sont les plus fortes. Je pense déjà à l'arrivée, ma famille m'attend, j'embrasse mon coquillage autour du cou (le même pendentif que ma fille). Arrivée au sommet, petite marche souple et descente en trottinant vers la Brèche de Charance. Je regarde mon chrono, 4h45 au lieu des 5h prévues. Romain, t'es en train de faire bien là. Une partie vallonnée pour arriver au Col de Gleize arrive : 7/8 km de sentier ou il faut courir, marcher et adapter son rythme. Une partie que je redoute surtout qu'un petit coup de moins bien arrive. Je dis rien à Fabien (je lui dirais à l'arrivée) Je m'accroche, lève la tête et pense au ravito 3 du Col de Gleize qui arrive. On blague toujours. On arrive au Ravito pause pour faire le plein tout va bien. Je suis 83ème !!!!! Une descente sur piste sur 2 km avant de prendre le sentier de Ronde en vallonnée pour arriver du côté nord du Pic de Gleize. cette partie est magique, j'en suis à 42 km et mes jambes n'ont jamais été aussi bien. Soudain, un mur de 400/500 m de D+ se dresse devant nous !!! No panic, mode bâton marche et nous voila à l’assaut du Pic !!! Dans la montée, pas un mot, très concentré sur le dernier mur de la journée. Bizarrement, Grieg Wear arrive dans ma tête !!!! Qu'est ce qu'il fait là??? Arrivée au sommet, je suis tellement bien et en forme que je m'enflamme un peu et fais une descente un peu trop appuyée pour rejoindre une 2ème fois le Col de Gleize. Ravito 4 pause pour l'eau et surtout de l'autre côté de la barrière je vois des coureurs qui arrivent pour faire le tour du sentier de ronde et Pic de Gleize que je viens de boucler en 1h45 mn. Toujours avec mon pote Fabien Céard on attaque les 12 km de descente pour rejoindre Gap. Une piste 4x4 très dure, des sentiers pas top, la descente que je redoute. Tout se passe bien pendant 8/9 km et en arrivant à Gap, les cuisses se raidissent, je sens les crampes arriver... Fabien Céard est là pour me remotiver, je m'accroche et lui dis plusieurs fois vas-y !!! Il me répond on arrivera ensemble !!! Vraiment très sympa de m'attendre. A 2 km de l'arrivée, je vois Tristan Calamita qui fait la circulation et vraiment super sympa m'accompagne en courant pendant 5 mn. Ca me remotive :) Merci Tris. Et là enfin, je vois la patinoire, l'arrivée beaucoup de monde qui applaudit!!! C'est vraiment top. Je rentre dans la patinoire car l'arche d'arrivée est dedans et là je vois ma petite fille qui court dans mes bras !!!!!!!!! Le temps que je réalise, je passe la ligne, vois ma petite femme Karine Martin, Méghane la parisienne et Nathan, mes parents. L'émotion est à son comble... Je viens de terminer une course de presque 60 km. Putain je l'ai fait. Je tourne la tête et la je vois 71 ème !!!! Une remontée fantastique, un parcours magique une arrivée en famille que dire de plus. Yvan Mourier arrive un peu après bien marqué mais finisher. Le temps d'un coca, de manger un bout je redescends sur terre discute avec d'autres coureurs. J'ai choisi de prendre le départ en fin de peloton et de garder mon rythme de course jusqu'à la fin. Une soixantaine de place remontée. Ca a payé. Merci à ma famille d'avoir été présent à l'arrivée, merci à Jean-Pierre Faure pour son coaching (c'était pas simple de préparer tout ça en 2 mois !!!!)
Place au repos maintenant...