Dans un article précédent ( voir Bien être intestinal et sport d'endurance : un dialogue impossible ? ), nous avons évoqué l'importance de prévenir les problèmes d'hyperméabilité intestinale, notamment chez le sportif qui peut être victime du syndrome de reperfusion, ce qui entraine une souffrance de la muqueuse intestinale.
Bien qu'il soit difficile d'éviter ce phénomène de reperfusion lors d'un effort intense, il est possible d'entretenir et de restaurer la santé de la muqueuse par différentes actions.
En premier lieu, il est indispensable de veiller à la bonne digestion gastrique. Cela signifie concrètement que le travail digestif de l'estomac doit être le plus simple possible. Comme cela a été souligné dans le précédent article, l'hyperméabilité intestinale s'installe notamment dans un cadre de dysbiose, c'est-à-dire lorsque les flores intestinales sont déséquilibrées. Or le « gardien des flores », c'est l'acide chlorhydrique, produite par l'estomac. Sous le coup d'indigestion gastrique répété, nous pouvons assister à une hypochlorhydrie, amenant avec le temps un déséquilibre des flores et des bactéries les constituant.
Pour améliorer la digestion gastrique et prévenir l'hyperméabilité, veiller à :
Ne jamais consommer de fruits crus aqueux (c'est-à-dire, les fruits riches en eau tels que oranges, poires, pommes, abricots etc…) lors d'un repas équilibré, c'est-à-dire contenant féculent ou farineux. Le fruit se consomme sur un estomac vide, lors du goûter par exemple.
Eviter les aliments réchauffés, pauvres en enzymes naturelles.
Eviter les sirops dont la consistance sirupeuse gêne la digestion
Eviter les sodas riches en acides, qui bloquent la digestion des amylacés
Eviter les charcuteries , les pizzas mal cuites, les pains aux multiples farines, le miel ingéré aux repas comprenant divers aliments.
Eviter tout grignotage, les prises alimentaires entre les repas
Eviter la suralimentation répétée, qui dépasse les possibilités digestives de l'organisme, ce qui entraine maldigestion, surcharge calorique et vieillissement prématuré.
Eviter la prise de yaourts en fin de repas, en raison de la présence d'acide lactique qui nuit à la digestion des amylacés.
La porosité intestinale peut par ailleurs être aggravée par le stress chronique, les antibiothérapies répétées, des intolérances alimentaires ( notamment aux protéines lactées et au gluten), la chimiothérapie, la candidose (qui est une cause et une conséquence de la dysbiose) et l'alimentation parentérale.
Lorsque l'hyperméabilité est installée, on peut tenter une approche par :
Une cure de probiotiques qui consiste en l'apport de bifido bactéries et de lactobacilles associé à des prébiotiques « nourriture » de ces bactéries ( Bioprotus 4000 CARRARE ou Bioprotus Intégral CARRARE)
Un apport en L-glutamine, acide aminé dont les entérocytes sont gourmands.
Un apport en curcuma, qui lutte efficacement contre les phénomènes d'inflammation digestive.
Un apport en zinc, en acide folique, en acides gras Omega 3 ( huile de saumon BAKANASAN ou Neuromer NUTRILYS) et en antioxydants
Un apport en chlorophylle ( sauf si l'on est sujet à la diarrhée), qui cicatrise et purifie (Chlorophylle Boutique Nature ou Bioneo ou Quantaphylle lab. Phytoquant).
Certains compléments alimentaires présentent une synergie de ces éléments favorisant la restauration de la muqueuse, en y incluant par ailleurs des enzymes digestives ( protéases, lipases, amylases) qui vont améliorer la digestion.
En tout état de cause, une supplémentation en L-Glutamine serait indispensable juste après une course, et celle-ci devra représenter un apport de 3000 mg par jour, pendant plusieurs jours.
